Laneuville-sur-Meuse

Commune de création récente (XIIIe siècle), Laneuville est un village à la pointe de la modernité qui se traduit par de nombreux aménagements publics : la place – le cœur du village – l’agence postale communale, l’achèvement du lotissement, l’investissement scolaire durable, la requalification de l’ancienne boulangerie, la mise à disposition d’un espace ludique autour du four à pain… et le transfert de la ZPPAUP en une carte communale spécifique. La présence d’un tissu associatif inscrit dans la durée renforce l’attractivité de la localité ouverte à toutes les générations, afin que chacun (e) y trouve sa place et ses repères (Guy Virquin).

Ancien faubourg de Stenay au-delà de la Meuse, « la Ville neuve devant Stenay » ne vit le jour qu’en 1244. C’est pourtant une commune importante, avec ses 2.282 ha (dont plus de 1.800 ha de forêt !). La forêt de Dieulet est un très grand massif forestier qui valut de nombreux procès entre les communes de Laneuville, Cesse, Beaufort et Stenay à cause de l’usage commun,. Ces communes en sont propriétaires depuis le XIXe siècle. Le Dieulet constitue une extraordinaire réserve d’eau douce, avec de nombreuses sources, le ruisseau du Juvenu et surtout la Lieuse, qui se jette dans la Meuse. L’altitude de la commune va de 162 m (cours de la Meuse) à 246 m (dans la forêt de Dieulet).

Laneuville est un village-rue typique qui a conservé une partie de ses usoirs, situés le long de deux artères se coupant perpendiculairement, dont l’importante route Reims / Stenay / Luxembourg (D 947). On y retrouve peu d’activités « industrielles ». Une brasserie existait déjà au XVIIIe siècle ; il en il subsiste la malterie à l’arrière, aujourd’hui transformée en appartements. Par contre, les bâtiments de brassage ont disparu et la maison du brasseur (construite vers 1830) sert aujourd’hui de mairie. L’activité de brassage a cessé en 1851 ou 1852. On note également l’existence d’une fabrique de savon avant 1914. Depuis plus d’un siècle, l’activité se porte vers Stenay, avec la proximité de la gare (en limite du territoire communal) et de la papeterie. Cependant, le village est toujours animé par l’existence de deux écoles. La vie associative est intense, avec sept associations et une fête du pain dynamique autour du four reconstruit.

Le village a bien sûr subi des destructions au cours de la première guerre mondiale, puis a vécu les combats de 1940. Un monument original (1966) rappelle les combats de mai et juin 1940 qui se sont déroulés sur la rive gauche de la Meuse. Situé à la limite des départements des Ardennes et de la Meuse, il se présente sous la forme d’une baïonnette géante émergeant du sol. Dédié aux morts de la 1ère Division d’Infanterie Coloniale et aux régiments qui ont combattu là jusqu’au 10 juin, il présente également une ancre de marine.

Malgré ces destructions, Laneuville conserve un patrimoine architectural intéressant. L’église Saint-Nicolas, par exemple, a été construite entre 1697 et 1704. Elle possède un clocher original et surtout un mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles d’une variété et d’une qualité exceptionnelles. A côté, la maison des sires de Boulain reste méconnue, de même que le château, reconstruit au XVIIIe siècle sur l’emplacement d’un château plus ancien : les communs portent la date de 1730. Il reste propriété de la famille de Lapisse, installée ici depuis le début du XIXe siècle. Modifié au XIXe siècle, il a conservé son mur d’enceinte encadré par deux tours servant de colombiers et bordé par des vestiges de fossés alimentés par la rivière. C’est toujours un bâtiment trapu, surmonté d’une haute toiture à lucarnes, à la façade percée de trois rangées de fenêtres et dont la porte d’entrée est surmontée d’un fronton triangulaire. Les dépendances, plus basses, sont disposées de chaque côté de la cour.

Le petit patrimoine rural, bien entretenu, est également mis en valeur et animé : lavoir à impluvium près de l’église, four à pain reconstruit près du château… A la sortie du village, vers Beaumont, un petit oratoire a été construit après la deuxième guerre mondiale avec des pierres provenant de l’ancienne chapelle Saint-Dagobert de Stenay. Cette chapelle ayant elle-même été édifiée à l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, plusieurs pierres de Laneuville portent des inscriptions latines du IIIe siècle APJC.