Autreville-Saint-Lambert, petit village-rue à l’écart de la D 964, compte 53 habitants à ce jour ; après un déclin régulier de sa population jusque dans les années 80, celle-ci semble aujourd’hui stabilisée, voire même en légère hausse depuis quelques années. Elle est composée essentiellement d’actifs, qui oeuvrent dans l’agriculture (quatre exploitations), l’artisanat (une entreprise et dix salariés) et divers emplois extérieurs à la commune. Sa situation géographique et son cadre de vie, à l’extrême nord du canton, renforcent son attrait vis-à-vis des bassins de vie et d’emploi ardennais et transfrontaliers. Pour les mêmes raisons, quelques résidences secondaires ont vu le jour dans le courant des années 90 (Jean-Marie Baudier, Francis Baudier).
Autreville est peut-être la plus petite commune du canton (460 ha) et la moins peuplée, mais on remarquera aussi que les emplois dans l’artisanat représentent 20 % de sa population et que celle-ci a augmenté de 20 % depuis 1999 ! Son passé peut se glorifier d’évènements remarquables, qui auraient même pu changer le cours de l’histoire de France. Son territoire est peu boisé (75 ha) et on ne trouve qu’un peu de forêt à l’est. Pas de grand cours d’eau non plus, même si le ruisseau de la Gravière ou de Saint-Rémy marque la limite entre les communes de Pouilly et Autreville puis entre la Meuse et les Ardennes avant de se jeter dans la Meuse ; de nombreuses sources ont aussi facilité l’installation des habitants. L’altitude moyenne, 180 m, est peu élevée mais le maximum est atteint vers Soiry (284 m). Curieusement, Autreville touche aux Ardennes à l’est (vers Malandry) et à l’ouest (vers Mouzon).
Il difficile de parler d’« Autre-ville » et d’occulter l’ancien village de Soupy, un village détruit pendant la guerre de Trente Ans ; Soupy possédait une église qui accueillait jadis les paroissiens de Soupy, d’Autreville et de Moulins ; l’emplacement de l’ancien village est connu et attend toujours les archéologues. Seul vestige, une très belle série de douze pierres tombales, dans la lignée de celles de Marville et dont la plus ancienne date de 1555. Ces pierres sont conservées dans le cimetière actuel, très éloigné du village, et qui est peut-être aussi celui de Soupy. Souvenons-nous également que c’est sur le territoire d’Autreville (au Trou des Souris, appelé aujourd’hui Soiry) que des soldats d’Herbemont (Belgique), en 1657, attaquèrent le roi Louis XIV, qui fut sauvé de justesse. Aujourd’hui, à Soiry, on déguste les plats à base de sanglier dans le calme et la solitude d’une ferme-auberge réputée.
L’église de 1871, inachevée faute de moyens financiers suffisants, ne contient pas d’élément rare. La mairie-école de 1789, est par contre caractéristique des établissements de ce genre sous l’ancien régime, avec une salle classe et le logement de l’instituteur ; elle est toujours surmontée d’une cloche. En face, la belle fontaine-lavoir attirait paraît-il les femmes de Moulins qui venaient y laver leur linge dans une eau très pure.
Autreville conserve son activité agricole traditionnelle et compte encore quatre exploitations. Si les 5 ha de vignes ont disparu depuis longtemps, une entreprise de menuiserie emploie dix personnes. Le village a aussi perdu son école et les enfants prennent désormais le car de ramassage vers Inor, Moulins ou Pouilly.
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