Cesse

Cesse (ou Settia en 973) est un petit village de 140 habitants qui s’étend sur 530 ha. L’agglomération présente de nombreux vergers et jardins situés en hauteur, entourés de murs de pierre, rappelant l’ancienneté du village. Depuis plusieurs années, la commune s’efforce constamment de rendre le village plus attrayant : un employé est à temps plein pour l’entretien des espaces verts et les travaux divers. Cesse, c’est aussi une activité professionnelle importante grâce à ses sept exploitations agricoles et ses sept entreprises commerciales et artisanales. De nombreux salariés sont aussi employés dans les industries et les administrations locales. De par tout cela et par ses nombreuses activités conviviales organisées par son association Cesse Animation, Cesse est donc un village où il y fait bon vivre (Daniel Dumay).

Cesse, c’est avant tout un village de vallée, un petit territoire (530 ha), peu boisé, avec une altitude de 163 à 217 m. Mais les forêts de Jaulnay et du Dieulet sont très proches et les habitants jouissaient jadis de certains droits d’usage dans le Dieulet. Cesse n’a pas non plus de lien avec la Meuse, pourtant proche de moins de un kilomètre du village. Ces forêts alimentent de nombreuses sources, dont la fontaine de Chéoux : « limpide, abondante, intarissable, elle surgit à vingt endroits divers, d’où ses jets arrivent dans un bassin d’un mètre de rayon, duquel ensuite elle s’élance à gros bouillons. C’est un vase en ébullition perpétuelle » (Jeantin, 1861).

Terre de France et non de Lorraine, Cesse dépendait jadis de l’abbaye de Mouzon, d’où son rattachement temporaire au département des Ardennes ; cette appartenance à la France permit aussi à Cesse de posséder une perception en 1664. Le village eut souvent à souffrir des guerres et des épidémies ; les habitants avaient d’ailleurs le droit de se réfugier à l’abri des remparts de Stenay avec leurs bestiaux en cas de danger.

Presque tout le patrimoine ancien a malheureusement été détruit par les combats de 1914. Le prieuré Sainte-Marguerite, établi vers le Xe ou le XIe siècle, agrandi en 1260 pour six bénédictins, dépendait lui aussi de l’abbaye de Mouzon ; sa chapelle a été détruite vers 1840. L’église actuelle, consacrée à l’Assomption de la Vierge, est beaucoup plus récente puisque la première pierre a été posée en 1892. Imitant le style roman, elle possède néanmoins quelques éléments intéressants provenant de l’ancienne église, comme cette partie de cuve baptismale du XIIe siècle, la chaire à prêcher du XVIIIe siècle, ou les stalles provenant, dit-on, du prieuré Sainte-Marguerite. Des combats de 1914, il nous reste le monument établi en bordure de la D 30, en mémoire des régiments ayant combattu ici et qui ont tenu garnison à Stenay.

L’activité industrielle fut importante au XIXe siècle. On vit ainsi l’installation précoce d’une sucrerie sous le premier Empire, produisant du sucre à base de betteraves ; elle posséda en 1829 la première machine à vapeur du département, construite à Londres ; elle a été détruite par un incendie vers 1837. On comptait aussi trois distilleries (le vignoble de Luzy n’est pas loin) et surtout une brasserie, qui existait déjà en 1775 (Charles Raucart) ; elle appartint successivement à Ponce (1840) puis Louis Laporte (1841) et Emile Simon (1861). Elle ferma ses portes en 1866. Enfin, le petit moulin a fonctionné jusqu’en 1958. On se souvient aussi localement de la production confidentielle de la pommade de la Dame de Cesse, efficace contre les maladies de peau, encore fabriquée à la fin des années 1960.